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Teamwork sur la Rolex Fastnet Race - Retour aux sources, retour aux courses !

Le 22 juillet prochain, Justine Mettraux et Julien Villion disputeront la prestigieuse Rolex Fastnet Race qui fête cette année son cinquantenaire. Après la remise à l’eau de Teamwork le 29 juin dernier au terme d’un chantier de six mois, c’est la première épreuve d’un programme qui mènera le double mixte jusqu’à la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre au mois de novembre.
Entre Cowes, le phare irlandais du Fastnet et Cherbourg en Cotentin, les 690 milles du parcours seront l’occasion de se jauger face aux 27 autres IMOCA engagés, neufs pour certains, upgradés pour la plupart. Et pourquoi pas de briller sur un parcours complexe mais que les Jujus connaissent bien ?!

Il éclaire la mer Celtique à raison d’un éclat toutes les cinq secondes depuis 1854 et aucun marin qui se respecte n’ignore sa légende. Elle a débuté en 1925 et en un siècle de régates, le Fastnet a tout connu. Des joies, des drames (la terrible édition 1979), et chaque année impaire, la consécration pour ceux qui inscrivent leur nom à son palmarès. 474 bateaux tenteront encore leur chance en 2023 pour cette grande fête organisée par le prestigieux club londonien du RORC (Royal Ocean Racing Club), dont 28 IMOCA.
Justine Mettraux qui a doublé le phare pour la première fois en Mini 650 en 2012, a tutoyé le Fastnet à maintes reprises depuis, en Figaro ou Class40 et avait terminé à une très belle troisième place en IMOCA en 2021 « C’est un parcours très exigeant qui mêle régate côtière et course océanique avec une arrivée sur Cherbourg qui pimente encore la stratégie » nous disait la navigatrice cette semaine, de retour d’une escapade à Gênes pour célébrer la victoire d’11th Hour Racing Team dans The Ocean Race. Un succès qui clôt une collaboration de plus de deux ans entre la suissesse et l’équipe américaine, avec trois étapes autour du monde et trois transats au compteur.

D’un IMOCA à l’autre
« Justine commence à avoir un nombre de milles considérable au compteur en IMOCA » dit son équipier Julien Villion qui a retrouvé la navigatrice à Lorient pour les premiers entraînements de Teamwork début juillet. « Elle le montre peu, mais il y a évidemment la fatigue d’une année marathon depuis la dernière Route du Rhum,… Toute l’équipe est aux petits soins et je ne suis pas inquiet car nous connaissons parfaitement la machine et allons vite retrouver nos réflexes communs » dit le navigateur et stratège qui accompagne Teamwork depuis son entrée sur le circuit IMOCA en 2022.
Avec sa nouvelle peinture et de nombreux aménagements, Teamwork ressort flambant neuf de son long chantier. Visuellement, peu de modifications sont à noter sur ce plan VPLP bien né puisque les nouveaux foils, dont le greffage des puits a été anticipé, n’arriveront qu’en 2024. Mais le travail structurel de fond a été réalisé ce qui permettra de limiter à l’essentiel le temps de chantier en 2024, année qui s’annonce très dense sur l’eau. Toujours dans la perspective du prochain Vendée Globe, de nombreux panneaux solaires ont été installés sur le pont, source d’énergie douce synonyme de sécurité et de performances puisque moins de gaz oil sera nécessaire à bord. Au final, la prise de masse du bateau est minime, « quelques dizaines de kilos, rien de méchant sur notre bateau qui reste très à l’aise dans les petits airs par rapport à la nouvelle génération » dit Justine.

Test match !
L’occasion de demander à la navigatrice les ambitions de Teamwork sur la Rolex Fastnet Race : « C’est difficile de répondre car il y a pas mal de nouveaux bateaux et aussi de nouveaux binômes avoue-t-elle sans éluder. C’est aussi pour ça que la course va être intéressante, pour se situer. C’est vraiment le premier test et j’ai confiance dans notre potentiel de bien faire »
Car sur ce type de parcours, la vitesse pure est une chose, mais c’est souvent la stratégie qui prime, tant les passages à niveaux sont nombreux, comme le rappelle Julien : « Le départ et le louvoyage le long de la Cornouaille où il faut arbitrer entre performances et sécurité, le passage de Land’s End et des îles Scilly, puis le DST du Fastnet jamais facile à négocier et bien sûr l’arrivée sur Cherbourg. Tout ça est très excitant, comme une étape de Figaro en gros bateau ! »
D’ici le 22 juillet, le timing est assez serré mais laisse encore une pleine semaine d’entraînement au binôme qui a prévu notamment 48 heures au large en conditions de course avant le convoyage vers Cherbourg. Après une halte dans la port du Cotentin qui canalise les départs vers Cowes, Teamwork rejoindra directement la ligne dans la nuit du 21 au 22 juillet, une navigation effectuée en équipage pour emmagasiner encore de précieux moments de repos. Car de l’avis des deux marins, le départ avec sa horde de bateaux en tous genres, les spectateurs et bateaux à passagers, fait partie des plus stressants. Mais comme le rappelle Justine, « En 2021, il y avait trente noeuds au près et on s’en était plutôt bien sortis  ! »
Verdict de ce premier test match entre le 24 et le 25 juillet à Cherbourg !